pour les voyageurs, les curieux, les gens qui aiment sourire et mes amis Marquisiens qui sont loin de leur archipel
Passer d'une île à l'autre, aux Marquises, c'est rarement simple...les avions de petite taille offrent des possibilités limitées et il faut retenir son vol longtemps à l'avance. Les aéroports sont éloignés des villages et parfois il faut une bonne heure de piste pour rejoindre la civilisation. Aussi, utilise-t-on souvent les bateaux de pêche; des conditions peu confortables mais on arrive au port et on transporte des bagages sans être limité par le poids.
Les évacuations sanitaires ne sont possibles que grâce à ces bateaux...mais, deux heures de mer agitée...c'est parfois rude pour un blessé!
On embarque au quai
Chacun se place au mieux en anticipant l'effet des vagues et du vent; les mamans ...et les bébés
Heureusement que ces bateaux existent...même si chaque fois...c'est l'aventure...
Quand on vit sur une île
isolée, les ressources sont rares et si la prière, utilisée par les fatalistes et les rêveurs, n'a pas apporté de solution, il reste le courage et l'énergie de la jeunesse volontaire...L'océan
est un garde-manger encore intact aux Marquises; alors...même si les vagues et les récifs inquiètent et "prélèvent" parfois....Adrien a construit son bateau...
Aidé de son père, conseillé par un ami expert, il est devenu créateur de son outil de travail.
Le chantier s'est déroulé dans un cadre très "marquisien"
La coque a été recouverte de produits modernes et la structure en bois semble capable d'affronter les fantaisies du Seigneur Océan...
Kimi a apporté son savoir-faire...
Il reste que l'océan est très viril à Ua Pou et un petit rappel de sécurité s'impose: "tu as prévu un caisson étanche pour éviter de couler si tu crèves ta coque?"
Adrien m'assure qu'il va y penser...
On est aux Marquises, le pays de l'homme qui n'a peur de rien...
Philippe qui a été capitaine de plusieurs bateaux aux Marquises nous présente le sextant, un instrument qu'il a longtemps utilisé pour naviguer dans l'archipel.
Il a toujours autant de considération pour l'instrument , même si le GPS est venu simplifier le travail. Sa fille, qui navigue actuellement sur des bateaux de grande pêche regarde l'objet comme un fossile, elle qui sait que la technique évolue rapidement.
Un instrument qui utilise la trigonométrie et les repères visuels du ciel.
Il y a vingt ans, la plupart des vallées marquisiennes étaient isolées et seul l'océan permettait de rejoindre le monde. Philippe livrait les produits de première nécessité (sucre, vin, huile, tabac, farine...) et achetait le coprah.
Un vocabulaire très technique était utilisé: le galon et la dame jeanne mesuraient les liquides.
L'arrivée de la goélette était un moment de fête.
La belle mère de Philippe nous présente une longue vue qui fut offerte par le président américain Lincoln à son arrière grand père Kékéla en remerciement lorsque celui-ci sauva un citoyen américain de la mort . Pris par une tribu cannibale, il était promis à une fin "alimentaire"...