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1 février 2010 1 01 /02 /février /2010 04:45

 

mort1Le culte de la mort commençait par le « koïka vaimata » (la fête des pleurs) qui devait réjouir le défunt et le ramener à la vie pour le temps de la fête. Les proches du défunt se comportaient avec le corps comme s'il avait été en vie : les femmes par exemple, mimaient les gestes de l'amour. Lorsque le défunt était un chef, plusieurs personnes étaient sacrifiées au moment de sa mort.

De toute façon, la qualité du culte était très importante pour éviter que le défunt ne devienne un fantôme (vehine hae) qui reviendrait  importuner les vivants par la suite.

Une mesure particulière était prise avec les grands prêtres qui devaient absolument mourir sur les pavés sacrés où on les portait avant la mort dans une case particulière très ornée : « le hae vaka » (maison-pirogue).

Avant d'être entreposé dans le « hae tupapa’u » (maison du mort, où le corps devait se décomposer, celui-ci était entouré d'écorces d'arbres. Dans un premier temps, le corps subissait une momification.

La Maison du Mort

Pendant une longue période, on apportait de la nourriture au défunt. Lorsque le « hae tupapa’u » tombait en ruines, les restes du défunt étaient emportés dans une grotte difficile d'accès. On déposait surtout les crânes dans une pirogue particulière, le reste du corps était souvent utilisé pour constituer des objets et des outils porteurs de la magie du défunt.

mort2

On distingue la pirogue funéraire au fond de la grotte

PIROGUE

 

 

Les anciens marquisiens avaient de très nombreux dieux. Un peu comme les Grecs et Romains, ils avaient des dieux pour toutes les choses de la nature et même pour toutes les situations de la vie. Il y avait le dieu du feu, de la pêche, de la mer, des statues etc… mais aussi le dieu de la puberté, le dieu des voleurs , le dieu des buveurs de kava, le dieu de la jalousie conjugale etc …

Les dieux principaux étaient discrets et peu craints, et donc n'impliquaient pas d'attitude particulière de la part des marquisiens ; par contre les «  petits dieux » étaient turbulents, agressifs etc … et il fallait  les ménager. C'est à eux que s'adressaient les offrandes, les cérémonies etc...

 Ils  faisaient régner une « sainte terreur » dans la tribu. On pense qu'un certain nombre de personnages marquants du début  de l'histoire des marquisiens ont été divinisés après leur mort.

En plus des dieux, présents dans tous les lieux, il y avait les esprits de certains défunts qui rôdaient.

Les femmes mortes en couches risquaient de devenir des «vehine hae » (fantômes femelles) qui viendraient perturber et même tuer les femmes enceintes de la tribu. De nombreuses offrandes étaient prévues pour les calmer et pour éviter leurs néfastes interventions. Ces femmes mortes en couches  étaient déposées dans des endroits particuliers «tokai » pour éloigner leurs influences. Des témoins racontent qu'au milieu du XXe siècle, de telles pratiques ont été constatées.

Une particularité de la religion marquisienne, c'était le traitement différent réservé à ceux qui accédaient au paradis. Il y avait trois étages correspondant  à trois niveaux de la société.

-le «havaii te’a’o » était réservé aux chefs et aux  gens de bonne famille

-le «havaii vaveka » était le lieu des « tuhuka », des guerriers et des personnages d'une certaine importance dans la tribu

-le «havaii ta uka » était le plus près du sol, il était réservé au peuple ordinaire.

Dans le premier on trouvait tous les biens de ce monde :  les aliments, les belles femmes ; dans le troisième on ne trouvait rien de bon, que des vers et de la charogne…

Le choix de l'étage n'avait aucun rapport avec le comportement bon ou mauvais du défunt pendant sa vie. C'est uniquement la position sociale qui déterminait l'étage.

 

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